Le système respiratoire est essentiel puisqu’il fournit l’oxygène indispensable au fonctionnement des cellules. Cependant, lorsqu’il est affecté par une maladie, le processus de respiration peut être considérablement perturbé, altérant alors de manière significative la santé et la qualité de vie des patients. On distingue les formes aiguës de ces maladies, qui surviennent de manière soudaine, mais ne durent généralement pas, et les formes chroniques, qui se développent lentement et durablement. Ces formes chroniques nécessitent une prise en charge adaptée.
Qu’est-ce qu’une maladie respiratoire ?
Les maladies respiratoires sont des pathologies qui affectent le passage de l’air dans les voies respiratoires et entraînent donc des difficultés à respirer. Elles peuvent toucher différentes parties du système respiratoire, soit les voies aériennes supérieures (nez, bouche, gorge), les voies aériennes inférieures (bronches, bronchioles) ou les poumons.
L’exposition directe ou indirecte à la fumée de cigarette constitue le principal facteur de risque de ces maladies, mais la pollution de l’air, l’exposition aux produits chimiques sur le lieu de travail ou à la maison, une mauvaise alimentation, des infections pulmonaires répétées ou les facteurs génétiques peuvent également être en cause.
Les maladies respiratoires en France
En France, les maladies respiratoires chroniques constituent un problème de santé publique majeur affectant près de dix millions de personnes. Ce sont par exemple 5 à 10 % des personnes âgées de plus de 45 ans qui souffrent d’une bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO, selon Santé publique France. Quatre millions de personnes sont par ailleurs concernées par l’asthme et, selon l’INSERM, 200 enfants naissent chaque année avec la mucoviscidose. En 2023 enfin, 52 777 nouveaux cas de cancers du poumon étaient diagnostiqués.
Maladies respiratoires, les signes qui doivent alerter
Si certaines pathologies respiratoires sont bénignes, d’autres peuvent engendrer des complications, notamment en l’absence de traitement ou de prise en charge adaptés. Il est donc important de surveiller la survenue de symptômes tels qu’une toux persistante, un essoufflement, une respiration sifflante, la présence éventuelle de crachats contenant du sang, une fatigue persistante ou des douleurs thoraciques, notamment.
Les principales pathologies respiratoires
Les affections respiratoires sont nombreuses et leur gravité peut être variable. Si elles partagent souvent des facteurs de risque communs, elles présentent aussi des caractéristiques distinctes, notamment en termes de symptômes, de progression ou de traitement. Identifier les différents symptômes permet de mettre rapidement en place un traitement adapté, de ralentir, voire stopper l’évolution de la maladie et d’améliorer la qualité de vie des patients.
L’asthme
L’asthme associe une inflammation permanente et une hyper-réactivité des bronches qui se contractent de manière excessive et provoque un rétrécissement des voies respiratoires au contact du facteur déclenchant. Cette maladie se déclare le plus souvent durant l’enfance et est due à l’interaction entre des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux (fumée, froid, air sec, pollution, pollens, acariens, « poils de chat »*, moisissures, etc.). Ces derniers déclenchent la crise d’asthme qui s’accompagne de symptômes tels qu’un essoufflement, une toux et une respiration sifflante. Chez certains patients, une gêne respiratoire peut s’installer de manière permanente.
*L’allergie aux « poils de chat » est en fait une allergie à la protéine Fed d1 essentiellement contenue dans la salive et le sébum de l’animal qui la répand sur ses poils lorsqu’il fait sa toilette.
L’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) correspond au relâchement musculaire des parois du pharynx (gorge) durant le sommeil. Lorsque le relâchement n’est pas total, mais que le débit d’air est significativement diminué, on parle d’hypopnée. Lorsqu’il est total et que l’air ne passe plus, on parle d’apnée. Cette fermeture du pharynx ne dure que quelques secondes, mais suffit à alerter le cerveau qui déclenche alors un micro-réveil afin de relancer la respiration.
L’apnée du sommeil est dite « légère » lorsque ces micro-réveils surviennent entre 5 et 15 fois par heure de sommeil. Il est « modérée » lorsqu’il survient entre 16 et 30 fois, et « sévère », au-delà de 30 fois. Les symptômes sont essentiellement de la fatigue, des somnolences, des maux de tête en se levant, des sueurs nocturnes et un besoin d’uriner plusieurs fois la nuit, parfois des difficultés de concentration, de l’irritabilité et une baisse du désir sexuel. S’il n’est pas pris en charge, il peut accroître le risque d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires, notamment.
La bronchiolite
La bronchiolite est une affection contagieuse touchant les bronchioles (les bronches les plus petites) qui amènent l’air au fond des poumons. Elle est due à un virus et survient essentiellement chez les enfants de moins de 2 ans, en particulier les bébés de moins de huit mois. C’est pourquoi on parle plutôt de bronchiolite du nourrisson. Bien qu’elle soit généralement sans conséquences graves, les symptômes qui lui sont associés peuvent être impressionnants. La maladie débute en effet par une rhinopharyngite avec fièvre légère, mais évolue vers une toux et une respiration rapide et sifflante.
La bronchite
D’origine généralement virale, la bronchite est une affection courante durant l’hiver. Elle se caractérise par une inflammation des bronches et des bronchioles et guérit naturellement en une dizaine de jours. Pour cette raison, elle est dite « aiguë » (contrairement à la BPCO, dite « chronique »). Cette maladie se manifeste à travers des symptômes tels qu’une toux sèche évoluant, dans 50 % des cas, en toux grasse, et une fièvre légère (inférieure à 38,5°C). Une toux résiduelle peut toutefois persister. Chez les personnes âgées ou celles atteintes d’une maladie chronique, la bronchite peut également entraîner une pneumonie. Il est donc nécessaire de consulter un médecin si les symptômes perdurent (plus de trois semaines de toux, plus de trois jours de fièvre).
La bronchopneumopathie chronique obstructive
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie inflammatoire des bronches qui se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons. Les symptômes n’étant pas spécifiques, ils sont souvent sous-estimés et progressent de manière insidieuse. Il s’agit essentiellement d’une toux chronique, d’expectorations et de dyspnée (essoufflement). La BPCO peut évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique dans ses stades avancés. Dans environ 80 % des cas, c’est le tabac qui est en cause.
L’insuffisance respiratoire chronique
L’insuffisance respiratoire chronique se caractérise par l’incapacité du système respiratoire à apporter suffisamment d’oxygène dans les organes et à éliminer correctement le dioxyde de carbone. Elle se traduit par un taux d’oxygène dans le sang particulièrement bas (insuffisance respiratoire hypoxémique) ou un taux de dioxyde de carbone très haut (insuffisance respiratoire hypercarbique).
Les symptômes sont alors des difficultés respiratoires, une fatigue et un essoufflement, même lors de menus efforts, une peau cyanosée (bleutée) chez les personnes à peau claire ou une coloration grise ou blanchâtre de la bouche, du contour des yeux et sous les ongles, chez les personnes à peau foncée, un état de somnolence, voire une perte de conscience.
La mucoviscidose
La mucoviscidose est une maladie génétique qui se traduit par une inflammation et un épaississement des sécrétions de plusieurs organes, en particulier des poumons et du pancréas. Les signes et symptômes sont une toux chronique, souvent accompagnée d’expectorations, une gêne due à la diminution de la fonction respiratoire, des infections broncho-pulmonaires récurrentes, des douleurs abdominales, diarrhées ou constipations, de la fatigue, une perte de poids. Outre, le traitement symptomatique de la maladie, il existe aujourd’hui un traitement spécifique qui permet de pallier l’anomalie génétique en cause.
Le cancer des poumons
Le cancer du poumon ou cancer broncho-pulmonaire est une maladie des cellules des bronches, et plus rarement, de celles qui tapissent les alvéoles pulmonaires. Il résulte du dysfonctionnement d’une cellule normale qui se multiplie de manière anarchique et finit par former une masse, nommée tumeur maligne. Des cellules peuvent également se détacher et migrer par voie sanguine vers d’autres organes. Ce sont les métastases.
Les symptômes du cancer du poumon se déclarent généralement à un stade avancé. Il peut s’agir d’une toux persistante, sans cause apparente, et pouvant s’accompagner de crachats contenant du sang, d’un essoufflement à l’effort, d’une respiration sifflante, d’une douleur thoracique ou au niveau des épaules, s’accentuant avec la toux, d’infections pulmonaires répétées, d’un enrouement persistant de la voix.
La tuberculose
La tuberculose est une maladie infectieuse qui atteint les voies respiratoires dans 75 % des cas. On parle alors de tuberculose pulmonaire, bronchique ou laryngée. Elle est causée par la bactérie bacille de Koch. Dans 90 % des cas, la bactérie reste présente dans l’organisme, mais le système immunitaire parvient à empêcher sa multiplication. On parle alors de tuberculose « latente » ou « dormante ». Lorsque le système immunitaire ne parvient pas à contrôler l’infection, la tuberculose devient « active » et va alors déclencher les symptômes. Elle peut également devenir active après avoir été latente pendant plusieurs années.
La forme active est contagieuse et se manifeste par des accès de fièvre, des sueurs nocturnes, une fatigue chronique, une perte de poids et des douleurs articulaires. Lorsqu’elle atteint les poumons, peuvent apparaître une toux chronique, avec d’éventuels crachats de sang, et un essoufflement.
Les maladies respiratoires infectieuses
Les maladies respiratoires infectieuses, telles que la grippe, la pneumonie, la bronchiolite, la bronchite, la coqueluche, la Covid-19 ou la tuberculose, sont causées par un agent pathogène (bactérie, virus, essentiellement). Elles surviennent rapidement et se soignent généralement bien. Elles nécessitent toutefois, dans la majeure partie des cas et selon l’âge ou l’état de santé des patients, un suivi et un traitement adaptés.
Examens et traitements
Les examens et le traitement qui seront prescrits varient en fonction de la nature et de la gravité de la maladie. Pour diagnostiquer une affection respiratoire, différents examens peuvent ainsi être pratiqués par les professionnels de santé. Il peut s’agir d’une radiographie thoracique, d’un scanner des poumons, d’une scintigraphie pulmonaire, d’une fibroscopie bronchique ou de tests allergiques. Le traitement pourra inclure des bronchodilatateurs, antibiotiques, anti-inflammatoires, immunosuppresseurs, vasodilatateurs pulmonaires, antifibrotiques, entre autres.
L’importance de la prévention
La prévention des maladies respiratoires est cruciale pour réduire leur incidence et leur impact sur la santé des patients. Cela implique l’adoption d’un mode de vie sain (arrêt du tabac, consommation modérée d’alcool, alimentation variée et équilibrée, pratique d’une activité physique régulière) et une prise en charge médicale adaptée de la maladie, au plus tôt.